Ouest France
Août 2022

L’artiste Marine de Soos exposé jusqu’au 14 août
L’Île-d’Yeu —
La sculptrice raconte dans ses œuvres, des scènes de la vie courante à travers ses nombreux voyages, l’enfance, mais aussi l’expérience de la maternité.
Châteaux, ambassades, musées nationaux, fondations, galeries européennes ou encore salons internationaux, depuis 1999, Marine de Soos expose régulièrement ses sculptures dans des lieux de prestige. Pour cet été, ses œuvres ont élu domicile dans un petit écrin sur le port de l’île d’Yeu, loin des cadres institutionnels.
« Je trouve que c’est un vrai cadeau que de pouvoir être en contact direct avec le public, et en particulier sur l’île d’Yeu où il y a une forme de simplicité, c’est très enrichissant, car je suis souvent seule dans mon petit atelier d’artiste lorsque j’exécute mes bronzes. Je travaille avec l’humain, ça vient du cœur, donc c’est important pour moi d’avoir leur regard. »
Une méthode de travail très précise
La sculptrice parisienne, qui vient depuis trente ans sur l’île d’Yeu, a développé sa méthode de travail. Une base commune pour toutes ses sculptures : « Une armature en métal qui va servir de squelette ». Autour, elle travaille en volume et en tournant. Pour les toutes petites pièces, c’est plus technique, car la terre sèche et peut craquer.
Pour les très grandes pièces, la cire vient remplacer la terre : « Ça me permet d’avoir beaucoup plus de volume », explique Marine de Soos. Ensuite, les moules sont créés, à partir de pièces, qui serviront à la fonderie pour faire le bronze à la cire perdue. « Je fais ce que l’on appelle des bronzes finaux. Je retouche toutes les pièces à la fonderie pour éventuellement gommer les petites choses qui n’ont pas été bien faites. Je retouche à chaque étape », précise l’artiste. La fonderie, qui fait lieu pour couler le bronze, est située à 1 500 km de l’île. Pour créer ses pièces, Marine de Soos fait aussi des bijoux pour les éléments très fins. « Il faut tout réajuster, c’est vraiment un travail millimétré à quatre mains avec le ciseleur. » Ne reste que la dernière étape : le travail de la patine. C’est une invitation à fêter la vie que nous offre Marine de Soos, beaucoup de douceur et d’intensité dans ses sculptures.
« J’ai beaucoup voyagé, ce sont toujours les scènes de vie qui me touchent, la tendresse autour de la maternité et de l’enfance. J’ai toujours une image intérieure qui me guide, je ne dessine pas, c’est toujours un mélange de ce que je peux voir, de ce qui me touche et de ce que je vis. »
Jusqu’au 14 août, de 10 h à 13 h, et de 17 h à 20 h, exposition à la Maison des Quais, 11, rue des Quais à Port-Joinville.
Un groupe de deux pêcheurs sur échasses. Photo : Ouest-France
