Anne Doridou-Heim
Historienne de l’art, journaliste et commissaire d’expositions
Marine de Soos est ce qu’elle sculpte, son œuvre et elle ne font qu’un. Elle se dissout, oubliant le cadre de l’atelier, les murs qui l’entourent pour se retrouver sur les bords d’un lac d’Éthiopie ou de Birmanie, comme aux premiers matins du monde.
Là-bas, elle a touché à la sagesse et à l’universalité, il lui faut les retranscrire au retour, avec l’exigence qui la définit.
Toutes ses sculptures nous embarquent dans leur voyage immobile.
Elles portent en elles une forme de méditation née de l’intériorité et une immense émotion.
Visages d’ici et d’ailleurs, d’hier et d’aujourd’hui se fondent tant ils sont à la croisée de différentes cultures.
Les gestes sont ancestraux, ils ont été vus puis retenus pour être retranscrits, les scènes fixées témoignant d’autant de simplicité que d’authenticité ont été vécues, elles dégagent une poésie empreinte de nostalgie.
Hélène Jousse
Ecrivain et artiste
D’où nous vient cette impression que les sculptures de Marine de Soos sont suspendues ? Et qu’avec elles c’est le cours du temps qui suspend son inexorable trajectoire ? Elles sont tout entières à ce qu’elles font, même lorsqu’elles ne font rien.
Notre regard, en croisant leurs routes, se pose et nous pose. Les regarder c’est un peu entrer en méditation.
Marine de Soos impose à ses sculptures de faire pour nous ce que la nature fit toujours pour elle. Donner sens et douceur.
Ses sculptures sont tout sauf immobiles. On croit les voir en mouvement, notre esprit d’instinct recompose et l’avant et l’après de ce qui se donne à voir.
Ses lignes de fuite sont des axes qui filent pour nous dire que le réel est toujours hors cadre, que l’essentiel reste invisible.
Sa sculpture est une forme en expansion, une sorte d’univers miniature. Le mouvement, encore le mouvement.
Ludovic Bourdié
Collectionneur
L’œil de Marine de Soos, sa main nous donnent à voir l’invisible, une autre texture du temps.
Sculpture sensorielle, sculpture du mouvement, la poétique de l’œuvre de Marine de Soos est celle de la « prose des jours », comme antidote à l’imposture du temps.
L’acuité du regard, la parfaite maitrise du geste, se font offrande pour n’être que présence au monde, conversion du regard qui indiciblement ouvre en nous comme une voie vers la lumière, une porte sur une vérité discrète, voilée. Voilée dans le silence de l’humilité.
Ce que nous offre Marine de Soos, c’est l’expression pudique, injonction à la fois éthique et esthétique, de ses noces avec l’âme du monde.