« L’œil de Marine de Soos, sa main nous donnent à voir l’invisible, une autre texture du temps.

D’où vient que ces êtres d’Afrique ou d’Orient nous soient si immédiatement familiers ? Qu’au delà de l’apparent exotisme de l’expérience créatrice une paradoxale proximité s’instaure d’emblée comme un impératif fraternel devant l’évidence.

Lorsque l’art, transcendant les frontières du temps et de l’espace, nous jette au contact de l’âme du monde nous redevenons pour un instant ce que nous sommes, des indigènes du territoire de… ce qui vit, aime, meurt et se perpétue. Sculpture sensorielle, sculpture du mouvement, la poétique de l’œuvre de Marine de Soos est celle de la « prose des jours », comme antidote à l’imposture du temps.

chappant du chaos cynique du monde, c’est dans un pèlerinage éthique vers l’essentiel que nous entraine l’artiste dont le regard nous tend un miroir. L’acuité du regard, la parfaite maitrise du geste, se font offrande pour n’être que présence au monde, conversion du regard qui indiciblement ouvre en nous comme une voie vers la lumière, une porte sur une vérité discrète, voilée. Voilée dans le silence de l’humilité.

Ce que nous offre Marine de Soos, c’est l’expression pudique, injonction à la fois éthique et esthétique, de ses noces avec l’âme du monde. »



Ludovic Bourdié